Si la notion de résilience nous est familière, c'est principalement grâce aux travaux d'un expert français en psychologie : Boris Cyrulnik. Pourtant, le concept nous vient d'un domaine totalement différent puisqu'il s'agit en fait d'un terme physique destiné à décrire la capacité de résistance d'un matériau lorsqu'il est confronté à un choc ou à une transformation. La notion s'est depuis démocratisée : elle trouve désormais des applications courantes dans le domaine de la psychologie, de la sociologie ou encore de l'économie, sans oublier l'urbanisme et les organisations qui s'engagent dans une démarche RSE (responsabilité sociétale des entreprises). Et si l'on faisait le point sur les différentes applications de la résilience ?

Application n° 1 : la résilience psychologique

Bien que la notion de résilience désigne avant tout un phénomène physique, c'est bien la psychologie qui nous a familiarisés avec ce terme. Portée par Boris Cyrulnik et ses recherches sur les traumatismes psychologiques, la notion désigne la capacité d'un individu à faire face à des traumatismes d'intensité variable et à s'en remettre, en s'adaptant ou bien en revenant à son état initial. Dans ce domaine, la résilience caractérise donc notre façon de résister aux aléas de la vie, ou plutôt à leurs conséquences. Elle a trait à notre capacité d'adaptation, mais aussi à une forme de stabilité psychologique qui nous permet d'absorber les chocs afin d'en diminuer l'impact sur nos vies.

Application n° 2 : la résilience communautaire

Alors que la psychologie a plutôt tendance à étudier la résilience individuelle, le concept peut également s'appliquer à des groupes d'individus plus larges : on parle alors de résilience communautaire. Celle-ci concerne tous les groupes humains, qu'il s'agisse d'une société à part entière ou d'une communauté plus restreinte. Là encore, c'est la capacité de résistance qui est en jeu : la notion se définit comme l'aptitude d'un groupe à faire face aux chocs qui peuvent l'ébranler. Elle pourra donc utilement s'appliquer aux cas de catastrophes naturelles : un séisme ou une inondation met la résilience d'une communauté à l'épreuve en testant son degré de préparation, mais aussi sa capacité à réparer les dommages causés. La notion peut également s'appliquer aux situations de crise, qu'elles soient d'origine économique ou sanitaire : là encore, les deux piliers de la résilience résident dans le niveau de préparation et la capacité de reconstruction. Il faut enfin souligner que les chocs subis peuvent être d'origine externe, mais aussi interne : c'est notamment le cas des phénomènes d'attentats, qui peuvent engager une forme de résilience communautaire importante.

Application n° 3 : la résilience des entreprises

Au-delà de ses formes psychologiques et communautaires, la résilience peut également trouver des applications intéressantes dans le domaine de l'entreprise. Elle se traduit bien souvent par l'adoption d'une démarche RSE qui vise à limiter l'impact environnemental, social et éthique de l'activité d'une organisation. Or, toute démarche RSE doit reposer sur deux piliers stables pour porter ses fruits : l'anticipation des chocs potentiels et la planification des solutions adaptées à ces chocs. Pour développer leur résilience, les entreprises doivent donc s'engager à observer et étudier leur environnement économique et social avec la plus grande attention : de cette étude découleront des méthodologies de travail adaptées pour respecter les principes environnementaux, sociaux et éthiques mis en avant. Cette forme de résilience peut enfin s'apparenter à celle des villes : les systèmes urbains tendent, de plus en plus, à tenir compte des chocs qui peuvent les transformer durablement pour s'améliorer et se protéger plus efficacement.